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Montréal serre la vis aux Airbnb

La Ville interdit les locations de 31 jours et moins, sauf l'été

Nouvelles

La Ville de Montréal frappe un grand coup pour mettre fin à l’hébergement touristique illégal de type Airbnb. Désormais, toutes les locations de courte durée seront interdites dans les résidences principales, sauf durant l’été et seulement pour les propriétaires possédant un permis à cet effet. Cette nouvelle réglementation ne sera pas sans effet pour les nombreuses copropriétés où prend place ce type de location.

Un encadrement plus strict des locations touristiques

Selon la mairesse Valérie Plante, encore trop de personnes réussissent à abuser du système actuel, qui permet seulement de louer pour 31 jours et moins sa résidence principale. À compter du 10 juin prochain, ces locations ne seront autorisées que du 10 juin au 10 septembre et sous condition de posséder le permis approprié. Certaines exceptions perdureront, telles que durant le Grand Prix de Formule 1, présenté en mai à parti de 2026. La location à court terme restera autorisée toute l’année dans les secteurs où l’exploitation d’une résidence de tourisme commerciale est permise, tout comme la location à long terme.

Une réponse à la crise du logement

La Ville estime qu’environ 4000 logements locatifs sont soustraits du marché pour être transformés en locations Airbnb de courte durée, aggravant ainsi la crise du logement. Pourtant, seuls 2140 numéros d’enregistrement ont été délivrés par la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ), comme l’exige la loi provinciale, ce qui signifie que la moitié de ces logements opèrent déjà dans l’illégalité. Certains de ces logements, loués de manière illégale, pourraient se trouver dans des copropriétés.

Plusieurs arrondissements de Montréal autorisaient encore la location touristique à l’année, mais uniquement pour les résidences principales louées occasionnellement. Cependant, divers stratagèmes permettent de contourner la loi, comme l’usage de faux numéros d’enregistrement ou de prête-noms.

Des sanctions renforcées contre les contrevenants

Un nouveau règlement municipal, prévu pour adoption le 24 mars, viendra compléter la loi 25 qui oblige les plateformes comme Airbnb à vérifier la conformité des annonces. Toutefois, le processus disciplinaire demeure complexe et lent : en 2023, sur 920 inspections, seules 126 infractions ont été constatées.

L’administration Plante prévoit de doubler le nombre d’inspecteurs pour infliger, sur-le-champ, des amendes de 1000 $ par nuitée illégale et 2000 $ par jour en cas de récidive. Ce resserrement vise à réduire le délai actuel d’un an entre une plainte et une sanction. Désormais, le fardeau de la preuve incombera aux propriétaires contrevenants plutôt qu’à la Ville.

Une mesure controversée

Le gouvernement du Québec craint que l’interdiction totale de la location touristique à Montréal entraîne une recrudescence des pratiques illégales et nuise à l’industrie touristique. La ministre du Tourisme, Caroline Proulx, estime que cette mesure pourrait ramener le « Far Web », une situation que la loi 25 visait justement à contrôler. Elle affirme également que cette décision met à risque la réputation de Montréal et la sécurité des touristes, tout en critiquant la mairesse Valérie Plante pour son inaction en matière de logement. De son côté, la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, soutient que Québec a donné aux villes tous les outils nécessaires pour intervenir, et que Montréal exerce ainsi ses prérogatives.

Airbnb considère que ces restrictions pénaliseront les hôtes responsables et l’économie locale, tandis que l’opposition municipale souligne l’insuffisance des moyens de contrôle pour appliquer les règlements. En parallèle, l’Association hôtelière du Grand Montréal et le FRAPRU saluent une mesure qui contribuera à protéger des logements locatifs, bien que leur accessibilité reste incertaine.

Avec les informations de La Presse et de Radio-Canada.